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Numéricoeur, le blog coups de coeur des médiathèques du Bouchonois

5 décembre 2011

Le musée invisible : les chefs-d'oeuvre volés !

muséeDe tout temps, les oeuvres d’art ont suscité la convoitise et ont fait l’objet d’innombrables vols. Derrière ces actes se cachent de multiples motivations qui vont du pur intérêt mercantile à l’avidité de collectionneurs avertis ou de cleptomanes audacieux. Régulièrement, la presse fait état de telle ou telle oeuvre qui a été dérobée à son propriétaire et dont la valeur se monte souvent à des dizaines de miliers de francs, voire plus.

Les musées payent un lourd tribut à cette forme de délinquance qui non seulement porte préjudice à la cohérence de collections patiemment réunies mais qui prive aussi d’accès les visiteurs à des oeuvres qui appartiennent au patrimoine artistique de l’humanité. Ainsi, ce sont des dizaines de Picasso, de Renoir, de Rembrandt et presque autant de Monet, de Matisse et de Warhol qui ont disparu de la circulation et qui demeurent pour l’instant introuvables.

Dans le Musée invisible de Nathaniel Herzberg, nous prenons la mesure de la richesse et de l’importance des oeuvres d’art qui ont été spoliées. Et c’est avec effroi que nous apprenons par exemple qu’une magnifique vue d’Auvers-sur-Oise de Paul Cézanne n’est plus visible par l’amateur, ou que La Plage de Pourville de Claude Monet – découpée sur son cadre – s’est envolée vers d’autres horizons. Mais c’est avec fascination aussi que nous découvrons les conditions – parfois rocambolesques – dans lesquels ont été commis ces forfaits : nous sommes surpris et presque admiratifs devant l’audace dont ont fait preuve certains voleurs pour s’emparer de l’objet convoité. Au final, nous restons toutefois pantois devant les mesures de sécurité – malheureusement insuffisantes – qui n’ont pas su protéger de la convoitise toutes ces merveilles de la création humaine.

Et parfois, cela frise presque le gag.

Que penser par exemple lorsque trois hommes masqués aux commandes d’un camion-grue emportent une sculpture en bronze de 2,5 tonnes réalisée par l’artiste Henry Moore en moins de dix minutes, à l’insu de caméras de surveillance et de lourdes grilles de protection ? Et que la pièce aurait quitté le Royaume-Uni sur un cargo à destination de Rotterdam, pour gagner ensuite l’Asie ? Estimée à 150’000 livres sur le marché de l’art, cette oeuvre aurait ensuite été découpée en morceaux, fondue, puis revendue au cours du bronze de l’époque, soit environ 1’500 livres…

 

Le Musée invisible de Nathaniel Herzberg. Paris, Toucan, 2009. 207 p.

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5 décembre 2011

Dans l'ombre : Les coulisses d'une présidentielle

polarLes primaires sont gagnées, il ne manque plus qu'à gagner les élections présidentielles, une simple formalité pense l'équipe du Patron. Les sondages sont bons. Mais une rumeur commence à se répandre au sein de l'équipe : les résultats des primaires auraient été truquées.
Est-ce une simple rumeur pour déstabiliser le candidat et son équipe ou la vérité ?

C'est ce que va chercher à savoir le premier conseiller du candidat aidé d'une jeune recrue.
Machinations, meurtres, coup bas, soupçons parsèment leurs enquêtes et ils vont aller de découvertes en découvertes.

Les dessous d'une campagne présidentielle comme si vous y étiez, les deux auteurs sont des conseillers d'hommes politiques, ils savent de quoi ils parlent !
C'est un brillant polar politique, dense, édifiant et drôle, à lire avant mai 2012.


Dans l'ombre de Edouard Philippe et Gilles Boyer - JC Lattès

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5 décembre 2011

L'heure présente : la poésie au bord des lèvres

bonnefoyYves Bonnefoy est un des plus grands funambules si le poète est celui qui marche dans le vide laissé par le désastre dont nous cherchons encore les mots justes pour dire les maux injustes, infligés et reçus dans le silence. C'est un alpiniste qui grimpe depuis longtemps le long d'une paroi aride vers des sommets dégagés du brouillard. On dirait un magique insecte, sublime scarabée, à l'ascension d'une statue de Giacometti. Cette montagne invraisemblable, à l'instar de celle du Mont Analogue, de Daumal, à laquelle on ne parvient que par une forme d'inattention qui nous jette dans le visible d'un monde invisible, est celle du sens et de la valeur d'une image. Depuis plus d'un demi-siècle, comme un sculpteur qui revient aux mêmes gestes, Yves Bonnefoy déplie cette notion, l'éviscère, pour retrouver ses fondements et reconstituer son mystère...
Le présent est rare. Et si l'art permet le raccourci pour retrouver une image qui resurgit vers la surface du présent, Yves Bonnefoy nous rappelle que les ravins du factice sont là à chaque pas puisque, comme il l'écrit en page 81, "L'éclair, une illusion/Même l'éclair".

Le dernier recueil d'Yves Bonnefoy, L'Heure présente, comprend une série d'hommages ou de paraphrases qui constitue un ensemble de notes pour les pages anciennes d'une oeuvre qui s'achève. Parmi celles-ci, dans la section "Pour mieux comprendre", "Il descend de cheval" renvoie au classique chinois de Wang Wei "Adieu"... ou sans doute à l'adaptation de celui-ci que Mahler a mise en musique et qui conclut son Lied von der Erde

C'est peut-être la preuve qu'il n'est pas vain de chercher dans l'oeuvre de Bonnefoy des échos de "l'Abschied" de Mahler.  Je pense au long et beau poème qui ouvre Ce qui fut sans lumière : ici, comme là, le passage dans le cours du texte à la troisième personne (liée chez Mahler à la soudure des textes qu'il utilise et au début, justement, de la pièce de Wang Wei) ; le redoublement "Je vais" (comme le "Ich gehe" du chant) ; l'adresse à la terre ; ce mot "adieu" qui sonne ; et, aussi, la flûte qu'on entend dans les deux derniers vers :

...Et résonne encore la flûte
Dans la fumée des choses transparentes.

Mais, ici, ce n'est plus le crépuscule, il fait nuit. L'adieu, il semble qu'il a été donné à la terre elle-même ;  et le poète n'en possède plus que le souvenir, dans la répétition du rêve.

 

L'Heure Présente, Yves Bonnefoy, Mercure de France, 2011

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5 décembre 2011

Retour à Killybegs : un irlandais au coeur blessé

roman« J’aurais tellement aimé que quelqu’un entende ma confession. Et j’ai tellement prié pour que nul ne le sache. »

Tyron Meehan, Irlandais, a 17 ans lorsqu’il fait ses premiers pas dans l’IRA. Depuis plusieurs années, l’Irlande du Nord voit s’affronter violemment loyalistes et républicains. Peu à peu, au fil des missions, de simple guetteur il devient chef. Plusieurs fois arrêté, torturé, il est adulé et respecté par les membres de l’IRA et la population irlandaise. Lors d’échauffourées entre loyalistes et des membres de l’IRA, un drame survient. Les services secrets britanniques, présents sur les lieux détiennent alors un moyen de pression sur Meehan, une source de trahison de la cause qu’il défend.

Sorj Chalandon offre avec ce roman une possibilité à Meehan, alias Denis Donaldson, de se justifier, d’expliquer pourquoi il a trahi. Difficile de le juger, car en trahissant il a sauvé des vies. Sorj Chalandon était ami avec Donaldson, l’écriture de ce roman paraît vitale pour l’auteur : tenter de comprendre, espérer malgré tout que ce qui les liait n’était pas anodin.

 

 Retour à Killybegs de Sorj Chalandon - Ed. Grasset

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5 décembre 2011

Lothar blues : une balade déchirante et intergalactique de Noura

sf

Dans les années 30 du 21ème siècle, il a été décidé que l’éducation des jeunes enfants serait confiée à des robots spécialisés, qui eux, ne pourraient jamais être dépassés ni découragés. Les humains n’ont aussi plus aucun travail pénible à effectuer. D’ailleurs, pour chaque problème éventuel, il y a un quasi, ou un simili, ou même un matsushita. Pourtant, dans cet univers parfait, certains éléments de la population demandent le rétablissement du travail pour l’homme, alors que d’autres, tout aussi catégoriques, réclament l’émancipation des robots.

Noura M’Salem, lui, gagne magnifiquement sa vie : ses créations d’environnement virtuel sont très à la mode. Lorsqu’il reçoit l’ordre d’aller récupérer au garde-meuble le vieux robot Lothar qui l’a élevé, Noura est contraint de faire face à la question qui le hante depuis plusieurs années et à laquelle il n’a jamais voulu faire face jusque-là. Pourquoi ses parents biologiques l’ont-ils abandonné lorsqu’il avait 14 ans ?

La quête de Noura l’amène à renouer avec son tuteur directeur de théâtre en Roumanie, à faire la connaissance d’un informaticien de génie obèse, et d’une fille très très bizarre qui prétend être sa soeur. 

On ne peut pas ne pas penser au grand maître Asimov en lisant ce roman… Les lois de la robotique qui condamnent les robots à l’obéissance ne peuvent pourtant pas les empêcher de penser…

 

Lothar blues de Philippe Curval Paris, Laffont, 2008

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5 décembre 2011

La chair de l'araignée : Quand le corps devient un ennemi

araignée

Deux personnages principaux. Tous les deux comptent les calories des aliments qu'ils ingèrent et traquent la moindre évolution de leur corps. Ils se rencontrent chez leur psy. De cette rencontre naît une amitié, pour le meilleur et le pire.

L'anorexie est au coeur de cette bd alternative. Le sujet y est abordé sans faux semblant. Sous des airs détachés, les deux personnages, ont un rapport avec leur corps très compliqué. Leurs rapports avec la famille, les amis sont eux aussi très compliqués, chaque partie restant sur ses positions et hermétique aux conseils ou préoccupations des autres.

Cette bd est extrêmement intéressante. Le sujet est complexe, on sait que l'anorexie est une maladie dont on guérit difficilement. Ce que j'ai surtout apprécié c'est que les auteurs aient abordé l'anorexie masculine, ce qui est novateur, car peu évoqué lorsqu'on parle de ce sujet. Pour beaucoup de personnes, l'anorexie est une maladie typiquement féminine, mais comme il est démontré dans cette histoire, il n'en est rien.

J'ai bien aimé les côtés oniriques qui jalonnent le récit régulièrement. Ils semblent évoquer la douleur et les souffrances de nos deux protagonistes, et par moments ces évocations oniriques sont assez effrayantes.

L'ensemble donne une bd bien construite, passionnante au dessin froid mais qui colle parfaitement à l'histoire. A découvrir.

 

La chair de l'araignée de Hubert & Marie Caillou  aux éditions Glénat

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5 décembre 2011

Bienvenue sur le blog !

Didier Zaile, Marguerite D., Fleur Deschamps et Vincent Plon, bibliothécaires des médiathèques du pays Bouchoinois sont heureux de vous accueillir sur Numéricoeur.

Vous trouverez ici nos coups de coeurs sur des livres que nous vous conseillons d'emprunter !

Un coup de coeur ? un coup de gueule ? n'hésitez pas à nous le faire partager en nous contactant à l'adresse suivante :

numericoeur@yahoo.fr

 

Bonne navigation... et bonne lecture !

didier zaileDidier Zaile s'occupera de la Science-Fiction et du Fantastique

Marguerite DMarguerite D. s'occupera de la BD et des polars

vincent plonVincent Plon vous parlera de poésie et de théâtre

Fleuret Fleur Deschamps s'occupera des romans et des documentaires

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